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La vie est drôle...*
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La vie est drôle...*
29 avril 2008

Une journée comme les autres

Je suis couché sur le canapé. La fenêtre est ouverte, je sens l’air du dehors. Le store laisse passer les rayons du soleil qui rechauffent ma peau. Je m’ennuie. A quelle heure va-t'elle rentrer ?

Je bondis du canapé et sort un peu sur la terrasse. Plein soleil. La voisine etend le linge, elle a lavé les draps et je sens l’odeur de lessive. C’est agreable. Elle a deux chiens. Un gros labrador noir et un caniche. Je n’aime pas ce caniche. Il aboie trop. Tout le temps, du matin au soir, et particulièrement quand je sors sur la terrasse prendre l’air. Parfois, il s’assoie, regarde en l’air et remue la queue quand il voit la voisine sur le balcon d’à côté. Mais à moi, il m’aboie. Toujours.

La plante sur le balcon est sèche, completement sèche. ...Elle aurait pu l’arroser. Maintenant c’est trop tard, elle est morte et les feuilles s’agitent et crissent dans le vent. Quand elle en aura marre elle la jettera.

Peut etre qu’elle fera pareil avec moi. Elle jette toujours ce qui l’encombre.

Le ciel est bleu, très bleu, je le vois par-dessus les immeubles. Si seulement je pouvais sortir.

Quelquefois l’après-midi, pendant ma sieste, je reve que je m’enfuis, la porte est restée ouverte alors je descends prudemment l’escalier et j’arrive dans la rue. Je marche lentement d’abord, je sens le goudron chaud sous mes pieds nus, puis l’herbe fraiche, alors je sens mon cœur battre plus fort et je cours, et plus je cours et plus j’ai envie de courir. Je suis déjà très loin quand j’arrive a m’arrêter, hors d’haleine. Au milieu de nulle part. Aucun bruit, aucun bâtiment, rien. Alors je me sens perdu, angoissé, je voudrais rentrer chez moi mais je ne retrouve plus le chemin. Je me demande ou je vais dormir, ce que je vais manger, tout me parait hostile, j’appelle au secours et personne ne répond. Rien, le silence et la nuit. Je me cache dans un trou, je me fais tout petit, je me roule en boule et j’attends sans respirer. Alors, à chaque fois, une main, une main géante, s’introduit dans le trou et vient me sortir de ma cachette. J’essaie de crier, mais je ne peux pas, aucun son ne sort de ma bouche. Je voudrais me débattre, mais je suis comme paralysé.

Et je me reveille en sursaut. Toujours sur ce canapé rouge en velours.

Le soleil commence à baisser, c’est bientôt l’heure du diner, je m’étire paresseusement et je rentre a l’interieur du salon. Je n’ai pas vraiment faim, c’est juste que l’ennui et l’enfermement ont contribué jour apres jour à me faire entrer dans cette routine de manger, boire et dormir. A peu pres aux mêmes heures, tous les jours. Sauf quand un évènement vient changer un peu le cours des choses, ce qui, honnêtement, n’arrive pas souvent. La sonnette, un coup de fil….jamais de grandes perturbations dans cet emploi du temps trop vide.

Manger, boire, dormir. Canapé rouge. Je repense a mon enfance, ma mère qui s’occupait de nous, sa chaleur, ses seins, sa protection. J’etais bien. Mes frères aussi. On était une famille. Le ciel bleu, le gazon.

Puis vient cette main. Cette main géante qui me prend et me serre, m’arrache à ma cachette. Au revoir maman, au revoir mes frères, chers tous, je m’en vais dans cette voiture. Ce bruit, cet eternel bruit de voitures, qui m’entoure depuis ce jour-la. Toujours ces moteurs, ces batiments, cette odeur d’asphalte.

Le clic de la porte, elle arrive. Enfin. Peut etre qu’aujourd’hui elle me laissera m’asseoir un moment tout contre elle et lui dire que je l’aime, que je ne veux plus qu’elle parte, que j’ai besoin d’elle, que je me sens seul, que j’ai peur qu’elle m’abandonne.

Elle est belle. Elle me prend dans ses bras. Elle sent bon. J’aime ses caresses dans mon dos.


Puis elle me repose au sol et prononce ces eternelles paroles : « allons, ne reste pas dans mes jambes, minet ! ».

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